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                                      Bonjour, je m’appelle Corinne bastit.  Je suis coach, médiatrice, formatrice. Je suis aussi thérapeute                                         psycho-corporelle. Un des cœurs de notre activité au sein de Vivance coaching est l’aide aux aidants.                                       Pourquoi ?

 

Tout d’abord, je vais commencer par le début. J’ai été aidante et je le suis encore. Très tôt, j’ai été confrontée à la maladie de plusieurs proches. Je ne vais pas rentrer dans le détail, mais je peux vous assurer que je sais concrètement de quoi nous parlons lorsque nous parlons des aidants.

Mon expérience personnelle d’aidante m’a convaincue de la nécessité de partager mon vécu. En effet, concilier aide, travail et vie familiale peut devenir un parcours du combattant.

Maintenant, il y a beaucoup de thèmes spécifiques dont je pourrais parler autour de mon expérience, mais aujourd’hui, je vais vous parler plus spécialement de l’importance de l’entreprise pour l’aidant. Il faut que vous compreniez à quel point l’activité professionnelle/le travail, les collègues, la direction…peuvent être une véritable « bulle d’oxygène » pour les aidants.

 

Je vous explique concrètement mon expérience à ce sujet :

En 2000, le père de mon fils, alors âgé de 5 ans, est tombé malade : insuffisance rénale chronique. Ce fut une période très éprouvante aussi je vous épargnerai les détails.

 

A l’époque, il travaillait dans une agence immobilière et son état de fatigue était tel, qu'il ne pouvait plus travailler à plein temps. Son médecin lui a proposé un mi-temps thérapeutique qui a été accepté par son employeur. Etant moi aussi du métier, ils m’ont demandé de travailler en complément du sien. Je ne vous cache pas que, financièrement, je ne pouvais pas refuser. Par contre, je ne savais pas comment j’allais gérer tout ça : le travail, le quotidien, les visites à l’hôpital, mon jeune fils …

 

Je vous avoue que mes premiers jours de travail n’ont pas été évidents pour moi. J’avais l’impression de servir de « bouche trou », qu’on m’avait embauché par « pitié », que l’attention de mes collègues était forcée… Il faut savoir que souvent en situation d’aidant, nous nous dévalorisons et pensons que les autres pensent comme nous…En fait, j’avais tout faux.

La réalité, c’est que toute l’équipe a fait de son mieux pour m’intégrer, en me considérant comme une personne normale : ce que j’étais à leurs yeux. J’ai découvert une équipe solidaire et compréhensive, une équipe plus « humaine », ce que je ne pensais pas possible, surtout dans ce métier assez individualiste.

 

C’est dans cette période que j’ai appris que mon employeur avait, lui aussi, été aidant pour son fils, qu’il l’avait accompagné jusqu’à la fin et avait trouvé de nombreuses ressources dans le travail.

C’est à ce moment-là que j’ai pris conscience, que le travail était vraiment devenu ma bouffée d’oxygène.

 

Je savais, en poussant la porte de l’agence, que je rentrais dans la « vraie vie » …celle ou la maladie ne passait pas en premier plan. Le travail était devenu salutaire pour moi, le lieu où je pouvais retrouver une vie normale, des préoccupations normales…en fait, au travail je retrouvais ma vie d’avant. Je n’irai pas jusqu’à dire que les journées coulaient comme un long fleuve tranquille, je mentirais… Ce n’est pas toujours facile de s’extraire de ses soucis, et pas toujours évident de les laisser devant la porte… mais c’est possible ! Je me suis jetée dans le travail…travailler était devenu VITAL pour moi… Et aussi paradoxal que cela puisse paraitre, le travail était bon pour ma santé. Je pouvais recharger mes batteries au travail parce que quand on est en permanence aux côtés d’une personne malade, on se sent littéralement vidée. C’est dans cette période que j’ai commencé « à reprendre pied ». 

 

Et puis, non seulement j’étais reconnue dans mon statut d’aidante…mais j’étais moi-même « reconnaissante » envers mon employeur.

 

Résultat : Tout le monde y a trouvé son compte dans cette relation « gagnant /gagnant ».

Personnellement, j’étais plus impliquée, plus motivée, plus engagée et, oui, je peux le dire plus performante. L’agence avait gagné une personne loyale, toujours prête à aider ses collègues, qui ne rechignais pas de faire des heures supplémentaires, qui ne se mettait pas en maladie pour un rhume ou une grippe.

 

Le premier message que je veux vraiment faire passer aux entreprises, c’est de reconnaitre le statut d’aidant.

 

Pourquoi ? Parce que vous avez tout à y gagner.

Un collaborateur aidant reconnu par son entreprise, vous le rendra au centuple : il va pousser dans la mêlée comme aucun autre de vos salariés. Il va vous être loyal, il va être plus motivé parce que pour lui, au travail, il existe !

De plus, votre équipe va vous voir d’un autre œil. En fait, c’est une réaction humaine, purement « émotionnelle », où les salariés voient que la direction aide un salarié dans la difficulté, que la direction sort de sa fonction « purement managériale » pour faire œuvre de bienveillance, envers une personne. Et ça, ça crée de la reconnaissance vis-à-vis de l’entreprise. Et la reconnaissance, ça peut-être un formidable carburant de motivation.

 

Le deuxième message s’adresse à vous les aidantes et les aidants, …et ça tient en trois mots : SORTEZ DU SILENCE. Rompez cette solitude, et comme on dit maintenant « libérez la parole » …osez dire que vous êtes aidant et peu importe ce que vous craignez qu’on pense de vous : dites-vous que ça peut arriver à n’importe qui, personne n’est à l’abri. Et pour beaucoup, malheureusement, c’est encore tabou…on se tait pour ne pas déranger, on se tait souvent par honte, quelquefois par culpabilité alors que nous ne sommes pas responsables de la maladie de l’autre, on se tait sur tout… Aujourd’hui, l’aidant à un statut, il est reconnu, des aides sont mises en place, il y a de plus en plus d’associations d’aidants, d’entreprises qui accompagnent les aidants. Les médias et les politiques en parlent.

 

En conclusion : lorsque l’aidant se reconnait comme tel, que l’entreprise reconnait l’aidant et que chacun fait un pas l’un vers l’autre, ils établissent une relation nouvelle et instaurent une dynamique gagnant/gagnant : l’entreprise à tout à y gagner !

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